Collage.
Mêlant papier, peinture acrylique, encre et feuille d’or, mes collages renferment des iconographies intimes, des formes énigmatiques, inspirées du monde végétal et floral, que je dispose à travers des ressorts intuitifs. Un univers sensible et organique où j’explore la notion essentielle du geste, l’assemblage de formes, de textures et de couleurs.
Tels des bouquets, ils invitent à la contemplation, à la rêverie et à l'expansion de nos imaginaires.
Créant le lien entre les pleins et les vides, et dans une quête d’équilibre, chacun de ces éléments est choisi pour sa matérialité, son potentiel narratif, et sa capacité à dialoguer avec les matériaux, les teintes, la lumière, l’architecture et l’histoire du lieu dans lequel elles sont exposées.
Pensés comme les « pétales » d’une fleur, ils incarnent cette tension entre éphémère et éternité, ils portent une mémoire et composent une œuvre vivante et organique.
Cette démarche s'inscrit dans une valorisation consciente de notre relation aux êtres et aux choses. Mes œuvres ne se contentent pas seulement d’habiter le lieu : elles s’y inscrivent et en révèlent une dimension nouvelle, invitant à une réflexion sur notre lien aux éléments qui nous entourent, aux matières, aux espaces et aux récits qu’ils portent.
Dans une démarche de pleine conscience des enjeux auxquels nous sommes confrontés et de l’immense catalogue des possibles que permet le réemploi de la matière, les papiers que je sélectionne et qui composent mes collages sont issus de « chutes ».
Je m’interroge sur la place qu’elles occupent dans notre quotidien. Quels rapports entretenons-nous avec elles ? Quelle esthétique donnent-elles à voir ? Quelle fonction, quel rôle ?
Papiers déchus, papiers dormants -que je récupère et amasse depuis mon enfance-, mon but est de les réutiliser et d’envisager différentes esthétiques de leur transformation : sublimer cette matière première, la considérer, la revaloriser, la faire exister autrement, pour donner vie à des compositions singulières chargées d’émotion, de sens et de souvenirs.
À l’image d’une fleur qui renaît, ces collages viennent s’inscrire dans un jardin imaginaire, là où l’art, l’être, la nature et la durabilité se rencontrent.
Feuille d’or, faire jaillir la lumière
« J’ai toujours eu conscience d’un autre espace dans lequel évoluaient les objets de ma rêverie. Et j’ai toujours été pris par la lumière et sa poésie. » Henri Matisse
Il y a une certaine densité de la lumière qu’on ne peut saisir que lorsqu’elle traverse l’ombre. Il arrive qu’un éclat porte une émotion, que sa lumière convoque la transcendance, qu’elle instaure une dimension spirituelle.
Convaincue que de l’obscurité peut jaillir la lumière, l’utilisation de la feuille d’or me permet d’incarner la recherche de cet éclat intérieur que chacun.e renferme en soi, éclat précieux capable d’émancipation et de transformation.
Travailler la feuille d’or apparaît alors comme une intelligence émotionnelle révélatrice de cette source lumineuse à la fois forte et fragile : la vie.